Il y a 60 ans jour pour jour, le cyclone Cléo, ouragan majeur de classe 3, traversait rapidement le sud Basse-Terre, et causait de nombreux dégâts, et surtout la mort de 13 personnes dont 9 membres d'une même famille à Papaye, à la suite à un glissement de terrain.
Ce jeudi après-midi, la municipalité mettra un point d'honneur à faire en sorte que l'on ne puisse jamais oublier les victimes de cet effroyable glissement de terrain survenu en plein cyclone Cléo, 60 ans plus tôt, et apposera une stèle à proximité du pont de Papaye.
Ça y est, même si les choses semblent plutôt calmes, nous sommes bien dans le pic d'activités de la saison cyclonique et c'est justement à cette période, le samedi 22 août 1964 dans l'après-midi que le sud Basse-Terre, Marie-Galante et les Saintes, avaient subi de plein fouet les vents de Cléo, enregistrés à plus de 200 km/h.
Si l'archipel a essuyé de nombreux ouragans au fil des siècles, la mémoire collective en retient certains(1), à l'instar du cyclone Cléo, dont c'est le triste anniversaire du passage sur la Guadeloupe aujourd'hui.
C'était la troisième tempête nommée
Ce n'était que la troisième tempête nommée, le premier ouragan et premier ouragan majeur de la saison, mais Cléo aura été l'un des phénomènes les plus durables de cette saison 1964. Pourtant de petite taille et avec un déplacement plutôt rapide (35 à 40 km/h), le cyclone Cléo impacte sévèrement le sud Basse-Terre, avec un lourd bilan de 13 morts, 62 blessés, plus de 20 000 personnes sans-abris, une agriculture (canne, banane) décimée.
Le cyclone Cléo suivra une trajectoire rectiligne en passant sur le sud de Marie-Galante et le sud Basse-Terre, avec un œil de petite dimension, estimé à 12 km de diamètre. Le calme dû au passage de l'œil n'aura été ressenti que très brièvement (5 à 15 mn seulement, sur la moitié sud de Marie-Galante, puis sur les communes de Trois-Rivières, Gourbeyre, Vieux-Fort, Basse-Terre et Baillif).
De Cléo, que reste-t-il ?
Après le passage de ce cyclone, plus de 20 000 personnes n'avaient plus de toit dans les îles du sud et sur le sud Basse-Terre. Des familles avaient été autorisées à occuper de petites cases du côté de Fond-Vaillant à Saint-Claude, mais qui au fil du temps étaient devenues très délabrées. En effet, un accord entre le maire de l'époque Rémy Nainsouta et les habitants, avait permis à ces derniers de s'installer sur cette parcelle, à condition qu'ils ne puissent pas y édifier de maison en dur.
Un message relayé par les élus qui se sont succédé, avec une promesse de relogement dans de meilleures conditions. Mais au fil du temps et dans l'attente d'une solution pérenne, les logements se sont agrandis, recevant pour certains des améliorations en dur, parfois avec l'aval des autorités, voir même avec leur soutien financier. Néanmoins la consigne de ne pas construire en dur avait été relativement bien respectée, une situation d'attente qui a généré une forte précarité.
Et l'enrayement de l'insalubrité avait motivé l'équipe Califer, et un terrain voisin avait fait l'affaire, pour des solutions de relogement adaptées au profil socio-économique de chaque famille, opération ayant coûté plus de 3 millions d'euros, et qui a permis la préservation des liens sociaux fondés depuis des décennies.
Ainsi naquît la résidence Cléo, sise à proximité du complexe sportif Luc Sonor de Fond-Vaillant, et qui a permis à des familles sinistrées depuis ce 22 août 1964, surtout à leur descendance, de retrouver enfin un logement décent, grâce à l'opération conduite depuis 2014 par la Ville et la Semsamar, c'était en mars 2019.
Source France Antilles Guadeloupe | 22/08/2024
Source France Antilles Guadeloupe | 22/08/2024